Les cérémonies du thé japonaises puisent leur origine et leur inspiration presque dès l’introduction du thé au Japon, au début du deuxième millénaire.
Le thé utilisé est en poudre, tel que les japonais l’ont découvert en Chine, pendant la dynastie Song alors en pleine période du thé en poudre (entre le thé bouilli sous la dynastie Tang et le thé infusé sous la dynastie Ming)
Des personnages comme Murata Jukô (1423–1502) et Takeno Jôô (1502-1555) ont formalisé des pratiques jusqu’alors assez disparates, et plutôt réservées à une élite (samouraïs pour le côté guerrier,aristocratique pour les gens de la cour impériale et monacale pour les milieux religieux).
S’appuyant fortement sur ses prédécesseurs qu’il admirait, un marchand passionné de thé, du nom de Sen no Rikyu (1522-1591), est devenu maître de thé et a profondément réformé les cérémonies, en gommant certaines pratiques et en les unifiant, de manière à ce qu’elles deviennent également répandues parmi toutes les classes de la population.
Guerrier illustre et grand amateur de thé et d’arts autour du thé, le shogun Hideyoshi Toyotomi (1537-1598) soutint et encouragea les initiatives de Sen no Rikyu (cequi ne l’empêchera pas d’avoir été, probablement, à l’origine du seppuku-hara-kiri- de Sen no Rikyu en 1591).
Sen no Rikyu fit connaître la cérémonie du thé dans sa forme rénovée, apurée et unifiée et fut à la source directe de son développement dans toutes les couches de la société nippone, en s’appuyant sur quatre maîtres mots : harmonie, respect, pureté, tranquillité.
Sen no Rikyu eut un fils naturel, Sen Doan, qui créa à Sakai une école de cérémonie de thés, la «sakaisenke». Il en devint le chef, après la mort de son père en 1591, mais l'école disparut car Dōan n’eut pas d’héritier ni de successeur.
Le petit fils de Rikyu, SenSôtan (1578–1658), eut trois enfants qui fondèrent les premières grandes écoles de thé, connues sous le nom de san-senke : Omote-senke, Ura-senke et Mushanokoji-senke.Ces noms désignent l’emplacement familial des maisons de thé : la famille à l'avant (omote), la famille à l'arrière (ura),et la famille sur la rue Mushakōji.
À côté de ces trois écoles,les élèves de Sotan et des amis de Rikyu bâtirent également leurs propres écoles. On compte aujourd’hui près d’une soixantaine d’écoles dont trois largement majoritaires (les trois écoles senke)… mais aussi «sohen ryu», fondée par Yamada Sōhen (1627-1708),l'un des quatre proches disciples de Sen Sotan.
Depuis 2009, la boutique George Cannon Paris propose au 12 Rue Notre Dame des Champs, Paris 6e, dans sa maison de thé japonaise authentique «Cannon An» des cérémonies du thé.
Elles sont aujourd’hui animées en alternance et sur rendez-vous par Reiko Noda-Lavergne (école Omotesenke) et par le maître de Thé Gilles Soki Maucout (école